Reconversion après 40 ans: d'une étincelle à un atelier créatif

Atoly – Dernière mise à jour le 23/09/2025
Reconversion après 40 ans: d'une étincelle à un atelier créatif

Nous sommes fiers de partager l’histoire touchante d’une cliente Atoly, qui a su se réinventer après quarante ans en créant son propre atelier de céramique. Ceci est la première partie de son parcours.

Le début du chemin

L’année 2020 m’a surprise autant que beaucoup d’autres. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée sans emploi, et le confinement m’a soudain laissé avec une énorme quantité de temps libre. Je ne pouvais pas retourner à mon ancien travail. D’ailleurs, j’en étais déjà épuisée. Approchant de la quarantaine, j’ai commencé à avoir peur pour mon avenir.

Pour faire face à cette peur, j’ai décidé de me tourner vers quelque chose d’artistique. Une connexion internet faible et de longues heures passées à la maison m’ont poussée à regarder intensément par la fenêtre, en observant la lumière et ses changements. J’ai pensé qu’il serait intéressant d’essayer de la peindre, en particulier les nuages la nuit, illuminés par la pleine lune.

Lors des rares sorties pour les courses, j’ai acheté des peintures bon marché au supermarché. J’ai commencé doucement à peindre sur des feuilles de papier que j’avais à la maison. Ces premières tentatives étaient modestes, mais elles m’ont apporté une immense joie.

À la fin du confinement, j’ai décidé de suivre des cours du soir pour apprendre à peindre. J’ai alors participé à un stage d’une semaine de peinture qui, une fois terminé, m’a laissée sur ma faim. J’ai donc cherché une autre école où je pourrais continuer à apprendre.

Dans la deuxième école, j’ai trouvé un cours de dessin, qui ne correspondait pas vraiment à mes intérêts, mais qui m’a finalement menée à un atelier de céramique. Et c’est là que le déclic s’est produit.

L’argile m’a immédiatement fascinée. C’est l’un des matériaux les plus accessibles, mais il offre pourtant une infinité de possibilités. J’ai commencé à suivre des cours de modelage à la plaque, de tournage et de techniques de décoration. Chaque contact avec ce matériau était une découverte. C’est à ce moment-là que j’ai pensé pour la première fois : peut-être que je peux en faire ma carrière.


Le tournant

En participant aux cours de céramique, j’ai expérimenté différentes techniques. J’aimais particulièrement la sculpture, mais j’ai remarqué que dans l’école où j’étais inscrite, les cours de tournage au tour connaissaient un tel succès qu’il fallait attendre (parfois même faire la queue) pour pouvoir y participer.

C’est alors que j’ai décidé que, lorsque j’ouvrirais mon propre atelier, je commencerais avant tout par enseigner le tournage au tour. Je pensais qu’il était essentiel de comprendre ce que les clients attendaient et ce qui pouvait être vendu rapidement, afin que l’activité puisse générer des revenus le plus vite possible.


L’organisation de l’atelier

Je disposais d’une petite terrasse à l’arrière de la maison, que j’ai décidé d’utiliser pour ouvrir mon premier atelier. Je me suis posé une question très importante : de quoi puis-je réellement me permettre, et qu’est-ce qui est absolument indispensable pour lancer un petit atelier ?

Mon choix s’est porté sur un tour de potier et un petit four céramique d’occasion, que j’ai pu acheter à bon prix. J’ai également acquis une grande table, indispensable pour préparer l’argile, et de simples outils (pour la plupart des ustensiles de cuisine) qui, étonnamment, se sont révélés parfaits pour la céramique.

Après l’achat du matériel nécessaire, j’ai passé neuf mois à pratiquer le tournage de façon acharnée, jour après jour. Je savais que la pratique était essentielle, mais en même temps, je commençais à réfléchir à la manière dont je pourrais un jour transmettre ce savoir à mes futurs élèves.


Apprentissage et préparation

J’ai compris que la pratique seule ne suffisait pas, la théorie était également indispensable. J’ai donc acheté plusieurs livres sur la céramique et regardé des dizaines de vidéos sur YouTube, qui m’ont permis d’approfondir ma compréhension du métier.

Au cours de cet apprentissage, j’ai souvent été envahie par le doute. Je pensais que j’étais folle de vouloir enseigner aux autres alors que moi-même je savais si peu. J’avais le sentiment que mes connaissances et mes compétences étaient trop limitées pour les partager avec qui que ce soit.

Ce n’est qu’aujourd’hui, avec le recul de plusieurs années, que je vois les choses différemment. Je crois que, pour enseigner aux débutants, le mieux est d’être un professeur de niveau intermédiaire. C’est à ce moment-là qu’il est le plus facile de comprendre les difficultés et les dilemmes de quelqu’un qui débute. On peut alors être le meilleur guide pour les novices, non pas parce qu’on sait tout, mais parce qu’on est encore proche de leur expérience.


Les premiers pas dans l’activité

Malgré mon manque de formation académique et l’équipement modeste de mon atelier, j’avais un atout dans ma manche. Mon partenaire a créé pour moi un système de réservation accompagné d’un site internet. Cela m’a littéralement sauvé la vie, car en tant qu’introvertie, répondre au téléphone m’épuise. Grâce au site, je pouvais donner une image professionnelle tout en réduisant les interactions directes qui me fatiguaient tant.

Sur mon site et mes réseaux sociaux, j’ai commencé à publier des photos de mes réalisations et de l’espace, pourtant très modeste, dont je disposais. J’ai aussi écrit mon premier article de blog: une description maladroite de mon activité. En réalité, tous mes premiers posts étaient très maladroits, car avant d’ouvrir l’atelier je n’avais jamais utilisé Facebook.

Le 1er octobre, j’ai activé le système de réservation et… j’ai retenu mon souffle.


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Conclusion

Voilà comment a commencé mon parcours. D’un moment de doute et d’incertitude pendant le confinement, à mes premières tentatives de peinture, jusqu’à la fascination pour la céramique et l’ouverture de mon propre atelier. Chaque étape était pleine d’hésitations et de peurs, mais elle me donnait aussi le sentiment croissant d’avancer vers la vie que je voulais vraiment mener.

Changer de voie après quarante ans n’est pas simple. Cela demande du courage, de la patience et la volonté de repartir de zéro. Mais aujourd’hui, avec le recul, je sais une chose avec certitude : le risque en valait la peine.

Ceci est la partie 1 de notre série d’interviews. Retrouvez les autres parties en suivant les liens suivants :